Commutateur STROWGER
Par Michel P
C’est le premier commutateur téléphonique qui a permis d’établir, sans l’aide d’une opératrice, une conversation entre deux abonnés d’un central téléphonique.
Son inventeur est Almon Brown STROWGER (1839-1902), né le 19/10/1839 à New-York. Après avoir exercé le métier de professeur d’école, il devient propriétaire d’une entreprise de Pompes Funèbres….
Pourquoi a-t-il inventé ce commutateur ?
A Kansas City, son concurrent, dont la femme était opératrice au central téléphonique, recevait toutes les demandes des familles des personnes décédées et les aiguillaient vers l’entreprise de son mari.
De ce fait l’entreprise d’Almon STROWGER périclitait. Il décida donc, en 1888, d’inventer un commutateur téléphonique qui porte son nom. Il obtint le brevet de celui-ci, (US Patent N°449181 du 10/06/1890).
La base du fonctionnement était le mouvement du chariot porteur des contacts d’abord en translation verticale (à raison d’un pas vers le haut à chaque réception d’impulsion) pour le chiffre des dizaines puis en rotation d’un pas à chaque impulsion, pour le chiffre des unités.
Ceci permettait donc de gérer 10 fois 10 lignes dans un espace réduit (voir la photo de la maquette basée sur un élément de commutation strowger (ci-dessus). Pour aller plus loin il fallait mettre plusieurs éléments en série.
En réalité, ce commutateur avait déjà été inventé, dès 1879, par les ingénieurs américains, CONOLLY et MC TIGTH, mais c’est grâce à l’enthousiasme et la ténacité d’Almon STROWGER que la notion de commutation automatique fut appliquée et généralisée dans les centraux téléphoniques. Il fonda la compagnie « Strowger Automatic Téléphone Exchange », devenue, à partir de 1901, « Automatic Electronics » puis « GENERAL Telephone and Electronics »
Le premier central téléphonique de ce type a été installé à La Porte (Indiana). Dans les années 1910, il y avait 200 000 abonnés qui bénéficiaient de l’invention d’Almon STROWGER;
La faiblesse de ce type d’équipements résidait dans la maintenance de la partie mécanique avec sa combinaison de mouvement verticaux et rotatifs ainsi que par l’usure des contacts.
En France, le premier commutateur de ce type, (9000 lignes), a été installé, en 1913, à NICE. Le dernier, installé à BORDEAUX, a été démonté en 1979.
Aucun commutateur privé d’EDF n’a été équipé de ce type de commutateur. Sa présentation au sein de l’exposition TransfOdyssée est justifiée, par le fait qu’il représente le premier palier technique des commutateurs téléphoniques avant les évolutions telles que le rotatif, le crossbar, les commutations spatiales, temporelles et celles sous IP.
Pour plus de détails sur son fonctionnement, nous vous invitons à aller sur :
