Les TAC
C’est quoi une téléaction (TAC)
Les équipements de Téléaction sont des matériels de télécommunication, qui sont associés à des protections contre les courts-circuits. Ils servent à transmettre une information entre les équipements de contrôle commande situées aux extrémités d’une ligne à Haute Tension par le biais d’une boucle sèche.
Un compromis à rechercher
Les courts-circuits ayant un impact fort sur la qualité de la fourniture de l’énergie électrique, il importe d’éliminer le défaut au plus vite et donc de transmettre les informations nécessaires le plus rapidement possible. Inversement un fonctionnement intempestif peut provoquer ou aggraver des problèmes sur l’activité des clients. De plus, au moment des courts circuits il y a de nombreuses perturbations électromagnétiques qui peuvent nuire au fonctionnement des appareils et à la transmission des signaux. Le compromis entre rapidité et sécurité est donc un équilibre à rechercher soigneusement.
Quand utilise-t-on des TAC ?
Selon la configuration du réseau HTB plusieurs types d’ordres sont à transmettre via la liaison de Téléaction, les principaux sont décrits ci-après.
Pour les protections de distance qui « mesurent » la distance entre leur emplacement et le court-circuit avec une certaine incertitude, l’ajout d’une information transmise par la protection située à l’autre extrémité du tronçon de ligne protégé permet une bonne discrimination de l’emplacement du défaut, les ordres correspondants sont :
- Lorsque la protection à l’autre extrémité voit également le défaut sur le tronçon protégé elle envoie un ordre « d’accélération de stade » qui permet de déclencher sans attendre un temps complémentaire pour s’assurer de la sélectivité, en cas de défaut en extrémité de ligne.
- Si la protection située à l’autre extrémité voit que le défaut n’est pas sur le tronçon protégé elle envoie un ordre de « verrouillage » qui temporise le déclenchement et permet donc d’empêcher le déclenchement de la ligne saine.
Les fonctions, comme l’accélération de stade ou le verrouillage, sont dites rapides et exigent un temps de transmission de l’ordre de : 13 ms
- Le télédéclenchement (resp. téléenclenchement) conditionnel consiste à obtenir l’ouverture (resp. la fermeture) du disjoncteur sous condition de critère associé.
Les fonctions de télédéclenchement et téléenclenchement conditionnels exigent moins de rapidité et un peu plus de sécurité et donc un temps de transmission de l’ordre de : 30 ms.
- Le télédéclenchement (resp. téléenclenchement) inconditionnel consiste à obtenir l’ouverture (resp. la fermeture) du disjoncteur distant sur les seuls critères de déclenchement au poste HT émetteur. (Il peut ne pas y avoir de protections sur le site qui reçoit le télédéclenchement, d’où le besoin de limiter le risque d’ordre intempestif en raison de l’absence de critères locaux qui sécurisent la décision à prendre).
Le télédéclenchement ou téléenclenchement inconditionnel exigent plus de fiabilité en contrepartie d’une moindre rapidité d’où un temps de transmission de l’ordre de : 100 ms
Un zoom sur la partie télécommunication
Compte tenu des conditions de fonctionnement rencontrées, les TAC posent des problèmes difficiles à résoudre pour les télécommunications.
On se trouve, en effet, aux limites des capacités de transmission modélisées par la formule de Shannon : C=B(log(1+Signal/bruit) or :
- Le rapport signal/bruit est voisin de 1.
- La largeur de bande disponible est limitée.
- Le délai de transmission doit être très faible
- La sécurité doit être maximale.
Ceci nécessite donc de prendre de nombreuses précautions dans la mise en œuvre et de disposer d’un codage performant. Et pourtant, il ne s’agit que de transmettre une information binaire. !
Les premiers équipements utilisaient le plus souvent une voie harmonique à 120 Hz portée par une CPL (à Bande Latérale Unique pour réduire la bande passante utilisée). Puis, vint la modulation directe d’une CPL biphase.
Aujourd’hui, la fibre optique qui s’affranchit des perturbations électromagnétiques résout bien des problèmes.