Le ConfGé, la configuration des données

Le système de téléconduite du réseau de transport français a une organisation à quatre niveaux qui est calquée sur celle de la conduite : Postes satellites/postes Asservis sur le terrain, Pupitre de commandes groupées / Groupement de postes, Dispatchings régionaux et Dispatching National.

Chacun de ces niveaux s’est progressivement doté de systèmes informatisés, qui assurent soit des fonctions de traitement/présentation de l’information, soit des fonctions de transmission sécurisée des informations.

Les logiciels qui animent chacun des calculateurs d’un même niveau hiérarchique sont les mêmes, mais les données restent quant à elles spécifiques à chaque élément constitutif du réseau. La multiple saisie d’une même donnée à différents niveaux s’avère un risque important d’incohérence finale et donc de dysfonctionnement global.

Le Configurateur Généralisé est ainsi devenu, à partir des années 90, un élément central de la chaîne de configuration des données, au niveau régional, du système de conduite du réseau de transport.

Outre la gestion globale des données, le ConfGé crée des extractions spécifiques à chaque équipement à configurer (dites données sources). Chaque fichier extrait est transféré vers chaque calculateur concerné de chaque équipement du site où il est traité par un traducteur (les données sources sont transformées en données binaires), puis in fine un chargeur installe alors les nouvelles données configurées en tant que nouvelle base de données dans le calculateur concerné du site. De plus, on sépare ainsi la description de la donnée du fabricant de  l’équipement qui va recueillir et transmettre  l’information depuis le terrain.

Pour gérer le réseau de conduite, par exemple sur ce site de Perret en région parisienne, chaque élément constitutif de ce poste blindé doit être connu et identifié de manière unique tout au long de la chaîne de conduite: le nom du disjoncteur, est-il ouvert ou fermé, quelle est la tension, etc.
Ces informations doivent être paramétrées de manière commune dans chaque système: c’est l’objet de la
Configuration des données.

Afin de pouvoir assurer la cohérence au long des chaînes de téléconduite mais aussi la réactivité nécessaire pour les mises à jour des données échangées entre les systèmes informatiques face au nombre croissant d’informations à prendre en compte, eu égard notamment à l’augmentation des fonctions assurées, le besoin s’est fait sentir de décrire de manière unique le réseau et de définir de manière commune les données représentant chaque équipement tout au long de la chaîne. Cette description unique contribue aussi à assurer une exploitation plus sûre du réseau de téléconduite en facilitant le travail des exploitants lors de chaque modification du réseau. 

Des contrôles de cohérence sont effectués à chaque étape de saisie, qu’il s’agisse d’entrée de nouvelles données, de modification, de suppression, de même que sont vérifiées certaines règles pour traiter les informations dans un ordre précis préétabli.  A cette fin, des indicateurs et des verrous guident l’utilisateur dans sa saisie afin de ne pas perturber la cohérence finale de la base de données.

Par ailleurs un dispositif particulier est mis à disposition des opérateurs, la création de « tranches-type » gérées par l’administrateur de la base de données. Elles facilitent la saisie par présentation de « modèles » standardisés préremplis et évitent bon nombre d’erreurs de rédaction dans les libellés ou les identifiants techniques des téléinformations.

Pour en savoir plus : Note DTR 92-110 du 30 octobre 1992 sur Confgé et Note DER 80H327457 du 30 juin 1980 Étude d’un langage standard de description du réseau de Téléconduite

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